En route vers votre prochaine aventure

Enquêtes

Enquête IFOP – juin 2023

Nos Destinations Enquêtes Enquête IFOP – juin 2023

À l’heure du Summer Body… Des corps sous haute pression !

Cet été, plusieurs millions de Françaises et de Français vont profiter sur leur lieu de villégiature d’un repos bien mérité, d’un temps suspendu loin des vicissitudes de la vie quotidienne.

À l’heure d’exposer leur corps à la plage ou à la piscine, nombre d’entre eux vivront des moments gênants, voire difficiles, comme le souligne l’enquête* exclusive réalisée ces derniers jours par l’IFOP pour Voyage avec nous.

Cette étude sur le fameux “Summer Body”, l’injonction à (re)sculpter son physique à l’approche des tenues légères, met en effet en exergue les complexes dont souffrent nos compatriotes, complexes qui affectent tout particulièrement les femmes, lesquelles disent majoritairement qu’elles n’aiment pas leur corps, et encore moins se montrer vêtues d’un simple maillot de bain.

À l’évidence, le body positivisme, pourtant en vogue ces dernières années, peine à concurrencer les multiples injonctions au physique parfait qui atteignent leur paroxysme durant la période estivale. Avec pour conséquences des épisodes d’anxiété, d’angoisse, voire de dépression chez celles et ceux qui entretiennent les rapports les plus difficiles à leur corps.

6 Françaises sur 10 n’aiment pas leur corps…

enquete IFOP summer body 2023

Quelles qu’en soient les raisons, les femmes sont presque deux fois plus nombreuses que les hommes à dire qu’elles n’aiment pas leur corps. En effet, 6 Françaises sur 10 sont dans ce cas, alors que cette appréciation négative de soi-même concerne à peine plus d’1 homme sur 3 (33%). Si l’écart entre les sexes est conséquent, l’évolution de la proportion de femmes disant être dans ce cas l’est également puisqu’en 2013, moins de la moitié (47%) d’entre elles faisant ce constat.

Ce ressenti touche de manière beaucoup plus forte les femmes au fur et à mesure qu’elles avancent en âge : quand 47% des 18-24 ans indiquent ne pas aimer leur corps, leurs aînées âgées de plus de 65 ans sont 76% à le dire. Chez les hommes, la progression est plus faible et atteint son pic (40%) chez les quinquagénaires.

…et près de 7 sur 10 sont gênées en maillot de bain

malaise plage maillot de bain

Exposer au soleil et au regard des autres un corps que l’on n'aime pas est évidemment de nature à susciter de la gêne. Ce malaise, près de 7 Françaises sur 10 (67%) le ressentent plus ou moins fortement, tandis qu’il affecte moins d’1 homme sur 4 (39%), une proportion toutefois loin d’être négligeable. La difficulté à se montrer en maillot affecte de manière importante toutes les femmes : 59% des 18-24 ans, 72% des 25-34 ans, 68% des 35-49 ans, 64% des 50-64 ans et 74% des plus de 65 ans sont concernées. Seules les plus jeunes échappent majoritairement à ce sentiment puisque 24% des 15-17 ans disent redouter cette situation, très loin donc des proportions relevées chez leurs aînées.

À l’origine des complexes

complexe avec le corp en ete

Afin de mieux comprendre l’origine des complexes nourris par les Françaises et les Français à l’approche de l’été, l’étude s’est concentrée sur celles et ceux déclarant ne pas du tout aimer leur corps. Chez les hommes, le souhait de séduire une potentielle partenaire, cité par 81%, arrive en premier lieu des raisons à l’origine des complexes qu’ils éprouvent, suivi par la comparaison de leur physique avec d’autres hommes (76%). Ils sont également plus nombreux que les femmes à avoir fait l’objet de remarques désobligeantes en raison de leur apparence, qu’elles proviennent de leur entourage (50% en ont subi) ou publiquement, sur les réseaux ou dans la rue (44%).

Les complexes ressentis par les femmes qui n’aiment pas leur corps trouvent notamment leur source dans le fait de devoir se mettre en maillot de bain devant des personnes appartenant à leur cercle amical ou familial  (56% d’entre elles le disent), dans la comparaison de leur physique avec celui de leurs amies (54% avec une pointe à 75% chez les 18-24 ans) et vis-à-vis de la pression médiatique à avoir un corps parfait via pratique sportive et régimes (46%). Les photos véhiculées par les réseaux sociaux et les magazines jouent aussi un rôle important en la matière dans la mesure où 41% des Françaises ne s’appréciant pas physiquement y voient une raison à leurs complexes.

Le “Summer Body”, une pratique toujours d’actualité

enquete corps des francais plage

Qu’ils soient ou non complexés par leur corps, l’approche de l’été sonne comme un rappel impératif à donner la meilleure image de soi-même pour une très large majorité de nos concitoyens. Le fameux “Summer Body”, la construction d’une plastique spécialement adaptée aux beaux jours, aux tenues légères et au maillot de bain a, comme en témoignent les résultats de l’enquête, de beaux jours devant lui. À quelques semaines du grand rush vers les plages, 93% des femmes et 78% des hommes organisent ainsi d’une manière ou d’une autre leur “Summer Body”. Les femmes accordent ainsi une importance particulière à leur pilosité (83% l’indiquent), à la pratique sportive (59%) et à faire un régime (59% également).

Du côté des messieurs, la pratique sportive arrive en tête des activités de préparation à l’été (65% s’y adonnent), suivie par le soin apporté à leur pilosité (49%) et le suivi d’un régime (46%).

Qu’elle relève d’une préoccupation de santé ou d’un enjeu purement esthétique, la préparation au bronzage concerne pour sa part 47% des femmes et 38% des hommes.

etude IFOP Voyage avec nous summer body

La comparaison avec une étude de l’IFOP menée en 2017 montre toutefois que le “Summer Body” enregistre une légère perte de vitesse cette année, sauf pour le bronzage. La gent féminine délaisse plus particulièrement le sport (- 14 points en six ans) quand la gent masculine prend quelques libertés avec le régime (- 12 points depuis 2017).

Dissimuler ce corps que l'on ne saurait (trop) montrer

apprendre a aimer son corps

Si l’été est généralement synonyme de vacances, de farniente et de plaisir, la saison recèle également et malheureusement son lot d’angoisses lorsque l’on n’est pas à l’aise dans un corps bien plus difficile à dissimuler. C’est bien évidemment vrai à la plage, lieu d’exposition au regard des autres par excellence, où les unes et les autres adoptent des stratégies pour éviter de se montrer tels qu’ils/elles sont. Ainsi, 84% des femmes se sont déjà équipées d’un paréo ou ont enfilé un short pour se déplacer, une technique que les hommes (48%) sont nettement moins nombreux à utiliser. De même qu’ils rentrent moins le ventre (36%) que ne le font les femmes (62%).

Injonctions, pressions et… dépressions

sante mentale francais complexe corps

La perspective de dévoiler plus son corps qu’à l’ordinaire, la grossophobie, le body shaming, les impératifs à un physique idéal et normé sont autant de pressions qui amènent nombre de Françaises et de Français à mal vivre l’approche de la période estivale. Sans surprise au regard des résultats développés précédemment, les femmes en sont bien plus affectées que les hommes. Près de la moitié d’entre elles (49%) expliquent ainsi vivre des périodes intenses de stress, de nervosité ou d’anxiété (contre 29% des hommes), 38% à avoir pleuré dans ce contexte (19% chez les hommes) ou encore plus du tiers (35%) à faire état d’épisodes de dépression, phénomène qui touche également 1 homme sur 5 (21%).

troubles comportement regard des autres

Les personnes qui aiment le moins leur corps sont logiquement les plus exposées à ces troubles susceptibles d’affecter leur santé. Ainsi, 61% d’entre elles disent avoir déjà été stressées et anxieuses à l’approche de l’été, une proportion qui tombe à 35% chez celles qui, au contraire, apprécient leur physique. De même, il est arrivé à 53% des Français.es mal à l’aise avec leur corps de pleurer, soit plus du double de celles et ceux qui aiment leur corps (24%).

enquete IFOP pour voyage avec nous ete 2023

Globalement, près de 7 Français.es sur 10 (69%) rencontrant des difficultés à s’accepter sont susceptibles de développer des troubles d’ordre mental à l’aube de la période estivale contre moins de la moitié (44%) de celles et ceux qui n’ont pas ce problème.

Le point de vue de Louise Jussian, chargée d’étude senior au pôle Politique/Actualités de l’IFOP

Alors que l’heure est au body positivisme, le rejet de soi-même est en nette évolution chez les Français ces dernières années, particulièrement chez les femmes qui sont 6 sur 10 à ne pas aimer leur corps et près de 7 sur 10 à ressentir de la gêne lorsqu’elles sont en maillot de bain à la plage. Les injonctions au corps parfait, plus encore lorsqu’il est soumis au regard de l’autre, restent donc très prégnantes, en dépit des messages qui incitent à une meilleure acceptation de soi. Et expliquent pourquoi la pratique du Summer Body, même si elle est en légère perte de vitesse, reste très forte. À l’origine de nombreux complexes, cette pression à une esthétique corporelle idéale, qu’elle soit exercée par l’entourage ou par les médias, conduit malheureusement la grande majorité des femmes qui n’aiment pas leur corps à ressentir différents troubles - dépression, pleurs, insomnie - à l’approche d’une période estivale pourtant synonyme de repos et de détente.

*Enquête menée par l’IFOP pour le site Voyage avec nous du 1ᵉʳ au 5 juin 2023 par questionnaire auto-administré auprès d’un échantillon national de 1 006 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.

Une note pour cet article ?
 7 avis (4.7/5)
0 commentaires
Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *